lundi 12 mars 2012

Ainsi soit-il

Ainsi fût-il
Ainsi futile
Le pape immobile
Dans sa papa mobile.
Et tel un vieux fossile
Il va dans les villes.
Le voilà qui se promène fébrile
Devant tous ces imbéciles
Qui attendent dociles
Le singe évangile,
Assis dans son fauteuil de style.
Devant lui ils défilent
Pour lui baiser le nombril
Certains déjà jubilent
D’autres se faufilent
Car ils ne voient que son profil.
Tous ont quitté leur domicile
Même les édiles
Ont laissé l’état civil
Pour ce tas si vil
Qui abreuve la foule versatile
De paraboles infantiles.
Méfiez-vous des reptiles
Leur dit-il
Et il s’y connaît le volatile
Remuant, volubile
Dans sa tour de textile
A la blancheur Persil…
Et il crache sa bile
Sur la meute débile,
Ceux venus de Sicile
Ou encore du Brésil
Ceux qui sont en exil
Ceux qui cherchent asile
Ceux qui parlent le kabyle.
Le pape est xénophile
Il accepte érectile
Des escouades de filles
Il accepte pédophile
Des régiments juvéniles
Il accepte hostile
Des bataillons de Joinville
Voilà le barbier de Séville
Et Blanche de Castille
Merlin de Thionville
Et Béroalde de Verville
Fouquier-Tinville
Avec Machault d’Arnouville.
Il y a même un préposé au gaz de ville
Qui crie vive la quille.
Et le pape sénile
Devant ces joyeux drilles
Pleure des larmes de crocodile
Réclame qu’on allume les campaniles
Qu’on fasse sonner les Cloches de Corneville.
Mais un pet subtil
Interrompt ce concile.
Réveil difficile
Le pape oenophile
A arrosé la Sainte Cécile
Mais il supporte mal l’éthyl
Alors il se sert malhabile
Un verre des saintes huiles
S’agenouille avec ses ustensiles
Et bafouille difficile
Devant un crucifix d’argile
Pater no… ster…il
Et patata et patati’l
Ainsi soit-il.
Extrait de Papiers de Vers, 1998.

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